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Lorsqu’une entreprise fait face à un redressement ou une liquidation judiciaire, le plan de cession représente souvent la meilleure solution pour préserver les actifs essentiels, sauver les emplois et maintenir la continuité de l’activité.
Nos avocats d’affaires accompagnent les dirigeants dans la préparation, la structuration et la négociation de ce plan, afin de garantir une cession encadrée, transparente et juridiquement sécurisée.
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Lorsqu’une entreprise traverse une crise financière profonde, la loi française offre plusieurs outils pour tenter de préserver son activité. Parmi eux, le plan de cession occupe une place stratégique. Il permet de transférer tout ou partie des actifs d’une société en difficulté à un repreneur, afin de sauvegarder les emplois, maintenir la production, et protéger la valeur économique créée par l’entreprise.
Cette procédure s’inscrit dans le cadre du redressement judiciaire ou de la liquidation judiciaire, deux mécanismes prévus par le Code de commerce français. Contrairement à la liquidation simple, qui vise à liquider les actifs pour rembourser les dettes, le plan de cession poursuit une logique de continuité et de survie économique.
Le plan de cession est défini comme une procédure collective par laquelle un tribunal ordonne la cession totale ou partielle de l’entreprise à un repreneur. L’objectif principal n’est pas de sauver le dirigeant actuel, mais de maintenir l’activité et les emplois viables.
Ce dispositif est régi par les articles L.642-1 à L.642-19 du Code de commerce. Le tribunal privilégie les offres de reprise qui présentent les meilleures garanties de pérennité de l’entreprise, de sauvegarde de l’emploi et de paiement des créanciers.
Le plan de cession poursuit trois objectifs fondamentaux :
Sauvegarder l’activité économique : éviter l’arrêt brutal de l’entreprise.
Protéger les emplois : assurer la reprise d’un maximum de contrats de travail.
Maximiser le remboursement des créanciers : à travers la vente des actifs à un repreneur solvable.
Ces trois piliers expliquent pourquoi les tribunaux privilégient souvent le plan de cession à une simple liquidation, surtout lorsque l’activité présente un potentiel de redressement.
Il est essentiel de distinguer le plan de cession du plan de continuation.
Le plan de continuation vise à permettre au dirigeant en place de poursuivre l’activité après réorganisation.
Le plan de cession, en revanche, entraîne la cession de l’entreprise (ou d’une partie de celle-ci) à un tiers repreneur.
En d’autres termes, le premier sauve l’entreprise actuelle, tandis que le second sauve l’activité économique.
Le plan de cession trouve sa source dans le livre VI du Code de commerce, notamment aux articles L.642-1 à L.642-19. Ces dispositions encadrent :
la procédure de sélection des offres,
le rôle des organes judiciaires,
et les conditions de transfert des actifs.
Le tribunal de commerce joue un rôle central. C’est lui qui valide la cession après avoir entendu l’administrateur judiciaire, le mandataire, le ministère public et les représentants du personnel.
Le tribunal de commerce veille à ce que la cession serve l’intérêt général économique. Il apprécie la solidité du projet de reprise, la capacité financière du repreneur et l’impact social du plan.
Sa décision doit concilier sécurité juridique, efficacité économique et protection sociale.




Le plan de cession peut s’appliquer à toute entreprise soumise à une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire, qu’il s’agisse d’une société commerciale, artisanale, agricole ou même d’une association exerçant une activité économique.
Cependant, il n’est envisageable que si l’activité présente une chance de survie partielle ou totale.
En d’autres termes, il faut que l’entreprise dispose encore de valeurs exploitables : un savoir-faire, une clientèle, des brevets, ou des contrats en cours.
Diagnostic de la situation : L’administrateur judiciaire dresse un état des lieux complet des actifs, dettes et contrats.
Appel d’offres : Le tribunal autorise la publication d’un appel à repreneurs dans des journaux spécialisés.
Dépôt des offres : Les candidats intéressés doivent présenter un dossier de reprise détaillant le périmètre souhaité, le prix proposé, le nombre de salariés repris et leur plan d’affaires.
Examen des offres : L’administrateur judiciaire évalue la faisabilité et la solidité financière des propositions.
Conformément à l’article L.642-2 du Code de commerce, toute offre de reprise doit contenir :
la désignation précise des biens, droits et contrats repris ;
les prévisions d’activité et de financement à moyen terme ;
la nature et le niveau des emplois maintenus ;
les garanties financières du repreneur ;
ainsi qu’un engagement de non-cession immédiate pour éviter la spéculation.
Après réception des offres, l’administrateur judiciaire les transmet au tribunal de commerce, accompagné de son rapport.
Le ministère public et le représentant du personnel sont également consultés pour évaluer les conséquences sociales et économiques de chaque proposition.
Le tribunal choisit l’offre la plus favorable selon trois critères principaux :
Le maintien de l’emploi,
La garantie de paiement des créanciers,
La pérennité de l’activité reprise.
Les salariés jouent un rôle consultatif. Le comité social et économique (CSE) est informé et peut formuler un avis sur les projets de reprise.
Les créanciers, quant à eux, peuvent intervenir pour défendre leurs intérêts, mais ils n’ont pas le pouvoir de bloquer la décision du tribunal.
Lors de l’audience, le juge examine les arguments de l’administrateur, du ministère public et des parties intéressées.
La décision est rendue sous forme de jugement de cession, qui précise :
les éléments cédés,
les contrats transférés,
le nombre de salariés repris,
et le prix de la cession.
Une fois le jugement prononcé, la cession devient opposable à tous et le repreneur prend officiellement la direction des actifs cédés.
Le jugement de cession entraîne un transfert immédiat de propriété des actifs désignés.
Le repreneur acquiert ainsi les biens matériels (usines, machines, stocks) et immatériels (marques, licences, clientèle), lui permettant de reprendre l’activité sans interruption.
Ce transfert s’effectue libre de dettes, sauf exceptions légales. Les créances antérieures restent attachées à la société cédée, non au repreneur.
Les contrats nécessaires à la poursuite de l’activité (baux, licences, contrats clients, etc.) peuvent être transférés d’office au repreneur, sauf clause contraire.
Cela permet d’éviter une rupture brutale de la chaîne économique.
Le plan de cession s’accompagne souvent d’une reprise partielle des salariés.
Les contrats de travail transférés bénéficient de la protection de l’article L.1224-1 du Code du travail, garantissant la continuité des droits et obligations.
Les salariés non repris bénéficient des indemnités légales de licenciement versées par l’AGS (Assurance Garantie des Salaires).
Le plan de cession présente plusieurs avantages notables :
Préservation de l’emploi : même partielle, elle évite un chômage massif.
Maintien de l’activité économique locale, souvent vital pour les territoires.
Meilleure valorisation des actifs, car la cession s’effectue dans une logique de continuité, non de liquidation.
Amélioration du remboursement des créanciers, grâce à une cession plus rapide et mieux structurée.
Malgré ses avantages, cette procédure comporte des risques juridiques et pratiques :
contestation du choix du repreneur,
difficultés d’intégration du personnel repris,
ou encore rupture de contrats non transférés.
De plus, le repreneur s’expose à des obligations sociales et environnementales parfois lourdes.
| Procédure | Objectif principal | Sort de l’entreprise | Sort des emplois |
|---|---|---|---|
| Plan de continuation | Sauver l’entreprise existante | Maintenue | Globalement conservés |
| Plan de cession | Sauver l’activité économique | Transférée à un tiers | Partiellement conservés |
| Liquidation judiciaire | Éteindre les dettes | Dissoute | Supprimés |
Les décisions relatives au plan de cession peuvent faire l’objet d’un appel dans un délai de dix jours à compter de leur notification.
Toutefois, ce recours ne suspend pas l’exécution du jugement, sauf décision contraire de la cour d’appel.
Après la cession, le tribunal continue de surveiller l’exécution du plan.
Le repreneur doit respecter ses engagements en matière d’investissement et d’emploi.
En cas de manquement, le tribunal peut annuler la cession ou imposer des sanctions financières.
Plusieurs entreprises françaises ont été redressées grâce à un plan de cession bien structuré :
Le cas “La Halle” (2020) : reprise partielle permettant de sauver plus de 4 000 emplois.
FagorBrandt (2014) : reprise par le groupe Cevital, assurant la continuité d’une marque emblématique.
Ces exemples illustrent la capacité du dispositif à préserver la valeur économique tout en limitant les pertes sociales.
Les dirigeants doivent anticiper les difficultés financières et coopérer étroitement avec les organes de la procédure.
Un dialogue transparent avec l’administrateur judiciaire et les salariés augmente considérablement les chances de trouver un repreneur solide.
Le plan de cession n’est pas une simple mesure de liquidation.
C’est un levier de rebond économique, permettant à une activité viable de perdurer malgré les difficultés.
Bien préparé, encadré par des professionnels compétents et validé par le tribunal, il peut transformer une crise en opportunité de renaissance.
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